La connectivité écologique
La connectivité est un mot de plus en plus répandu, mais qu’elle en est la signification exactement? Il s’agit avant tout d’un terme pour décrire les passages naturels empruntés par la faune pour se déplacer d’un habitat à l’autre. Il existe plusieurs concepts de connectivité que ce soit à l’échelle du paysage, fonctionnelle ou encore structurelle. De plus, la connectivité peut être adaptée à une grande variété d’échelles spatiales.
Face à la perte et la fragmentation des milieux naturels, reconnues comme étant les principales causes de la diminution de la biodiversité sur la planète, plusieurs organisations et gestionnaires à travers le monde intègrent progressivement le concept de la connectivité des milieux naturels à la gestion et l’aménagement durable du territoire. Il apparaît en effet que la plupart des espèces s’adaptent mieux, notamment à la suite d’une modification de leur habitat, dans un réseau de milieux naturels connectés que dans un environnement fragmenté.
On nomme ces milieux connectés des corridors naturels ou écologiques. Il peut s’agir d’ensembles de boisés, de milieux humides, de friches, de bandes riveraines. Les scientifiques classent les corridors naturels en deux catégories, soit les corridors terrestres et les corridors aquatiques. Ces corridors naturels se trouvent autant en zones rurales que dans les milieux urbains et sont primordiaux pour la dispersion des espèces végétales et pour le déplacement des animaux en toute sécurité afin qu’ils puissent se nourrir, s’abriter ou se reproduire. En somme, ces corridors sont essentiels à la préservation de la biodiversité et au maintien des services écosystémiques rendus pas les milieux naturels.
En 2017, le conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) a rejoint l’Initiative québécoise corridors écologiques (IQCÉ), un grand mouvement provincial mis en place et coordonné par Conservation de la nature Canada. Cette initiative regroupe plusieurs acteurs de différentes régions du Québec pour proposer une approche collective de la conservation des corridors naturels. Dans le cadre de de l’IQCÉ, des boîtes à outils ont été créées pour aider les acteurs à mettre en place des moyens pour préserver les milieux naturels connectés par des corridors écologiques.
Ces boîtes à outils seront d’ailleurs explorées et travaillées en groupes lors du forum interrégional sur la connectivité des milieux naturels qui se teindra le 21 mars prochain au Centrexpo de Drummondville. Cet évènement est coordonné par le CRECQ en collaboration avec les CRE de la Montérégie, de Chaudière-Appalaches et de l’Estrie, ainsi que l’Initiative québécoise Corridors écologiques (IQCÉ). Cet évènement vise à sensibiliser les instances municipales et leurs partenaires à l’importance de la conservation des milieux naturels dans une perspective d’adaptation aux changements climatiques. Plusieurs experts seront sur place pour informer et outiller adéquatement les participants afin d’assurer l’intégration et l’opérationnalisation du concept de connectivité écologique. Des sujets tels l’aménagement, le développement et la conservation des milieux naturels seront abordés.
Par ailleurs, le CRECQ se mobilise pour la conservation des corridors depuis 2012, que ce soit par :
- l’accompagnement des organismes régionaux et des propriétaires privés;
- l’aménagement des corridors par la plantation d’arbres ou la création de prairies;
- le partage de connaissances lors de journées immersives.
Patricia Gagnon
Biologiste, Chargée de projet milieux naturels
Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec