Orchestrer l’adaptation locale et régionale aux changements climatiques

S’il est impératif de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), ceux déjà émis dans l’atmosphère causent des impacts dorénavant inévitables. Il faut donc s’adapter à ceux-ci pour minimiser les effets négatifs et saisir les opportunités d’amélioration de nos milieux de vie. Pour y arriver au niveau local et régional, une organisation municipale doit orchestrer les efforts par une approche inclusive impliquant les parties prenantes de son milieu.

Car l’adaptation aux changements climatiques (ACC) est un enjeu très large et complexe qui touche à l’économie, le développement social, l’environnement, la culture et la santé. Il est donc essentiel de mobiliser les acteurs de ces domaines dans l’élaboration du projet. Toutefois, ces acteurs ont déjà tous leurs propres besoins à combler. Ainsi, afin de favoriser leur appropriation de l’enjeu de l’ACC, il faut s’assurer que les solutions apportées répondent autant que possible à leurs besoins tout en étant complémentaires. Pour ce faire, il faut les impliquer dès le départ dans un processus inclusif de co-construction, soit une responsabilité partagée.

Tout d’abord, un projet d’ACC se planifie à même une organisation municipale où on doit s’assurer d’engager l’équipe administrative à la base dans le processus. Comme d’autres enjeux sociétaux, la contribution et l’appui de la fonction publique est fondamentale pour le prendre en charge adéquatement. De plus, l’appui politique au projet est évidemment nécessaire. On doit donc inclure dans le processus d’élaboration du projet toutes les personnes concernées de près ou de loin dans l’organisation afin que celles-ci puissent s’approprier l’enjeu, l’arrimer avec les autres besoins connus sur le territoire, s’assurer d’avoir en bout de ligne un cadre financier clair et prévisible pour ainsi éviter un risque de « tablettage » du plan d’action.

En plus de l’organisation municipale, l’implication des parties prenantes de la société civile est également très importante dans l’élaboration du projet d’adaptation. Les acteurs sociaux, économiques, environnementaux, culturels et de la santé d’une collectivité ont une connaissance fine des besoins « sur le terrain ». Bien que la préoccupation centrale de tous ne soit pas spécifiquement l’ACC, celle-ci peut contribuer à répondre aux besoins existants. Par conséquent, pour favoriser l’appropriation de l’enjeu, il faut faire en sorte que les actions à déployer soient taillées sur mesure aux besoins « terrain ». Enfin, on voudra bien évidemment assurer un arrimage des besoins de l’organisation municipale et ceux de la société civile.

Bref, l’ACC est un enjeu sociétal très large et complexe. Pour y arriver au niveau local et régional, il faut orchestrer les efforts d’une collectivité afin de favoriser l’appropriation de l’enjeu par tous, la complémentarité des actions et la réponse aux autres besoins existants. Cela est possible en mobilisant les parties prenantes de tous les domaines dans une collectivité, tant de l’organisation municipale que la société civile.

 

John Husk
Candidat à la maîtrise en aménagement du territoire et développement régional de l’Université Laval