3 octobre 2022 – Dépendance à l’automobile et urgence climatique : un changement s’impose
Bien malgré nous, l’automobile occupe une place importante dans nos vies et dans nos sociétés. À l’échelle québécoise, l’automobile représente 68,5 % des déplacements alors qu’au Centre-du-Québec, ce pourcentage s’élève à environ 90 %. Notre dépendance à l’automobile est l’une des grandes responsables de la crise climatique que nous vivons présentement. En effet, le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous informe que les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) sont toujours en hausse. L’accroissement du nombre de véhicules en circulation au Québec n’aide en rien à la situation. Le secteur des transports, dont fait partie l’automobile, constitue l’un des seuls secteurs où l’on enregistre une hausse des émissions de GES.
Le coût d’une automobile
L’automobile est pratiquement considérée de nos jours comme un bien essentiel. Cela dit, l’acquisition d’une automobile entraîne des coûts considérables. Selon les plus récentes données de Statistique Canada, l’achat d’une automobile, son entretien et sa consommation de carburant coûtent plus cher en moyenne que l’achat de nourriture. Tout ceci, sans oublier que l’automobile engendre des impacts environnementaux et sociaux importants.
La publicité automobile omniprésente dans l’espace public
Dans son plus récent ouvrage « Ville contre automobiles – Redonner l’espace urbain aux piétons », Olivier Ducharme pose un regard critique sur les constructeurs automobiles qui font obstacle à la transition écologique. L’auteur évoque les intérêts économiques de l’industrie automobile qui dispose d’un budget publicitaire annuel de près de 500 millions de dollars seulement pour le Québec, ce qui représente près de 15 % de tous les investissements faits dans la province.
Pour sa part, l’organisme Équiterre publie en 2021 un rapport mettant en lumière l’omniprésence et l’influence de la publicité automobile au Canada. Le rapport recommande aux gouvernements de mettre en place des politiques publiques restrictives et ambitieuses vis-à-vis l’industrie automobile afin de freiner la hausse des véhicules énergivores sur nos routes.
Le sous-financement des transports collectifs
La Politique de mobilité durable du Québec planifie augmenter l’offre de services en transport collectif de 5 % par année. Or, le financement du transport collectif périclite au profit du transport routier. À preuve, le Plan québécois des infrastructures pour les dix prochaines années (2022-2032) prévoit seulement 30 % de son financement au transport collectif, comparativement à 70 % en ce qui a trait au transport routier.
Des projets collaboratifs et mobilisateurs au Centre-du-Québec
En raison de son territoire majoritairement rural, la région du Centre-du-Québec doit composer avec son lot de défis en matière de mobilité durable. C’est pourquoi le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) travaille en partenariat avec les communautés locales, les industries et les citoyens dans le but d’élaborer des projets collaboratifs et mobilisateurs qui répondront aux besoins de la population. Face à l’urgence climatique, nous devons développer des alternatives en transport collectif et actif adaptées aux réalités de notre territoire.
Pierre Buisson
Chargé de projet Changements climatiques, CRECQ
Pour prolonger la réflexion
Livres
DUCHARME, Olivier, Villes contre automobiles : redonner l’espace urbain aux citoyens, Montréal, Écosociété, 2021.
BOYER, Stéphane, Des quartiers sans voitures : de l’audace à la réalité, Montréal, Somme toute, 2022.
Rapports
Analyse budgétaire du financement des réseaux de transports au Québec depuis 2013, Alliance TRANSIT
https://www.transitquebec.org/wp-content/uploads/2022/09/Alliance-TRANSIT-2022-Analyse-budge%CC%81taire-du-financement-des-re%CC%81seaux-de-transports-au-Que%CC%81bec-depuis-2013.pdf
SANS LIMITE : la publicité automobile au Canada, Équiterre
https://cms.equiterre.org/uploads/sanslimite-lapubliciteautomobileaucanada.pdf