COP15 : Marquons l’histoire collectivement
La perte de la biodiversité concerne tous les êtres vivants, y compris l’humain. En perdant nos liens étroits avec la nature, nous risquons de déséquilibrer nos systèmes économiques et sociétaux. C’est d’ailleurs un enjeu mis en lumière dans le cadre de la 15e Conférence des Parties (COP15) qui se tiendra du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal. Il s’agit d’une rencontre internationale qui rassemblera des gouvernements du monde entier. L’objectif est d’élaborer un plan d’action pour mettre un terme à l’effritement de la biodiversité.

De ma perception professionnelle, notre implication collective sera la pierre centrale qui marquera l’histoire. Il faut réussir en toute transparence à identifier les causes sous-jacentes du déclin de la nature. Nous devons, par la suite, cerner nos besoins prioritaires en équité avec le vivant et, finalement, s’entendre sur des stratégies communes et incontournables.

Bien que largement résumé, je me permets de vous partager quelques éléments qui retiennent mon attention :

Causes sous-jacentes : nous avons travaillé à identifier les causes directes du déclin de la nature en oubliant les causes sous-jacentes qui ont un impact majeur. Parmi celles-ci, l’augmentation de la population, l’innovation technologique et une gouvernance mal adaptée. Au Canada, la consommation de matière par habitant est une des plus élevées au monde, soit 35 tonnes par an contre 12,5 à l’échelle mondiale.

Nos besoins : le rythme des bouleversements climatiques surpasse la capacité d’adaptation du vivant. Il est primordial d’agir pour renforcer la résilience des habitats et des espèces. Des écosystèmes en santé nous aideront à atténuer nos émissions de gaz à effet de serre et nous adapter aux événements climatiques extrêmes. On estime que la conservation des écosystèmes pourrait fournir 37 % des efforts climatiques mondiaux d’ici 2030.

Stratégies incontournables : la planète se dirige rapidement vers une extinction de masse causée par l’humain. Au Québec, il y a plus de 650 espèces fauniques ou floristiques vulnérables, menacées ou en situation précaire. En détruisant la nature, c’est nous que nous mettons en péril. Il est impératif de protéger 30% du territoire d’ici 2030 et d’investir dans le maintien et la restauration des corridors naturels.

Le CRECQ en action
Le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) entend à ce titre poursuivre ses projets en conservation de la nature.

Espèces en péril
Depuis 2006, le CRECQ travaille avec les propriétaires privés dans la mise en place d’actions soutenant la conservation des habitats des espèces en péril. Les projets visent à relever les menaces à la survie de ces espèces et travailler avec les propriétaires volontaires afin d’améliorer les habitats. C’est près de 1000 propriétaires qui ont été rencontrés et sensibilisés.

Corridors naturels
En 2017, le CRECQ s’est joint à l’Initiative québécoise pour les corridors écologiques (IQCÉ) comme stratégie d’adaptation aux changements climatiques. Le CRECQ a été mandaté comme maitre d’œuvre afin de déployer une stratégie de mobilisation soutenant l’engagement des acteurs centricois, en faveur de la conservation d’un réseau de connectivité régional.

C’est en travaillant collectivement que nous réussirons à protéger la nature. Je crois en la volonté de chacun et au pouvoir de la collaboration. D’ici les cinq prochaines années, il faudra marquer l’histoire par des échanges constructifs où la réalité des crises actuelles s’intègrent dans les décisions économiques et sociétales.

Andréanne Blais
Biologiste, directrice générale du Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ)