Le développement durable et l’entreprise, à la croisée des chemins

État actuel

En arrivant à la SADC en 2009, le terme « développement durable » était très peu utilisé en entreprises. Des initiatives locales et régionales émergeaient, mais la sensibilisation, l’accompagnement et le soutien financier vers des pratiques d’affaires intégrant des préoccupations sociales et environnementales étaient peu présents. Je constate une réelle évolution depuis 10 ans. Le politique et le domaine des affaires s’informent et souhaitent contribuer à l’amélioration des pratiques. Les appuis financiers offerts par les gouvernements sont au rendez-vous (Fonds écoleader, Transition énergétique Québec, Fonds vert, etc.) et des organisations de développement économique régional investissent temps, argent et vision afin d’accompagner les entreprises et les partenaires sont nombreux à s’y greffer (MRC, municipalités, Chambres de commerce, etc.). Et depuis 2017, à la SADC de Nicolet-Bécancour, nous offrons le programme d’accompagnement en développement durable PROAction.

Des défis

Malgré ces initiatives, des défis demeurent pour sensibiliser et mobiliser l’ensemble de la communauté d’affaires au développement durable. Ce concept peut parfois être perçu comme une mode ou encore utilisé pour faire bonne figure sans réel engagement. La méconnaissance de la signification du développement durable et de son apport potentiel à la rentabilité de l’entreprise, ainsi que la résistance au changement sont sans aucun doute des freins majeurs.

La définition officielle du développement durable, celle du Rapport Bruntland[1], suppose « un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». De façon concrète pour une entreprises, cela implique de fabriquer des produits et offrir des services répondant aux attentes des clients avec le minimum d’empreinte écologique et le maximum de bénéfices sociaux[2].

Les avantages

Le développement durable crée de la valeur pour l’entreprise et cela s’incarne par la réduction des coûts, l’accroissement des revenus, l’amélioration de son image de marque, sa réputation et la satisfaction des parties prenantes (clients, partenaires, employés, etc.). Les impacts sont significatifs, notamment en termes de rétention et d’attraction de la main-d’œuvre. Voici des exemples de solutions proposées : optimiser les processus, développer des produits distinctifs, réduire et réutiliser des matières (3RV-E), s’engager dans la communauté, améliorer les conditions de travail et impliquer les employés, assurer une gestion de risques et améliorer l’efficacité énergétique.

Les conditions de réussite

L’accompagnement personnalisé, l’augmentation des compétences et le support financier font assurément partie des conditions de réussite pour les entreprises. Il faut amener des recommandations concrètes et rentables, puis identifier des pistes de solution innovantes. Le développement durable impose de penser et de faire autrement, de sortir des paradigmes habituels. La clé demeure l’implication et l’engagement des gestionnaires, car tout est une question d’individu, de vision et de leadership!

 

Carolyne Aubin
Conseillère en développement durable à la SADC de Nicolet-Bécancour

[1] Le rapport Brundtland est le nom communément donné à une publication, officiellement intitulée Notre avenir à tous, rédigée en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland.
[2] Source : M. Marc Journeault, CPA, CMA, Ph.D  Professeur titulaire, École de Comptabilité, Université Laval, Responsable du Centre de Recherche en Comptabilité du Développement Durable