L’industrie du textile
Il faut se l’avouer, nos choix vestimentaires ont un impact sur l’environnement.

Ces dernières années, on a beaucoup parlé de fast fashion, mais avec de grosses compagnies comme Shein et H&M, on parle maintenant d’ultra fast fashion avec des collections qui sortent de façon hebdomadaire, voire de façon quotidienne. Cette surproduction et cette surconsommation ont bien entendu un coût environnemental majeur.

Non seulement le consommateur moyen dépense 60% de plus pour se vêtir qu’au début des années 2000, mais en plus, il garde ses vêtements deux fois moins longtemps. En janvier dernier, Recyc-Québec dévoilait les résultats du bilan de la gestion des matières résiduelles au Québec. À la suite d’une caractérisation des déchets effectuées entre octobre 2019 et novembre 2020, Recyc-Québec a constaté que les textiles sont l’une des catégories de matières éliminées qui ont connu une forte hausse, soit 82% depuis 2011.

L’industrie du textile est l’une des industries les plus polluantes. Elle est responsable de 10% des GES émis dans le monde. Il y a, bien entendu, ce que cette production émet en CO2 par le transport des vêtements, mais également ce qu’elle émet en les produisant. La vaste majorité des vêtements étant produite en Asie, le type d’énergie utilisé pour la production est issu d’énergie non renouvelable et très polluante. Au-delà des émissions de GES, il y a la consommation immense en eau douce qui est nécessaire à la fabrication des textiles et des teintures. C’est 4% de l’eau potable disponible dans le monde qui est utilisé pour produire nos vêtements.

Des solutions, il y en a :
Le choix des matières est très important, puisque les textiles synthétiques polluent lors d’un simple lavage. Ce sont des millions de microfibres qui sont rejetés dans l’eau. Il est évalué qu’un tiers des microplastiques présents dans les océans provient de l’industrie du textile. Les matières naturelles sont donc à préconiser.

Il faut aussi penser à diminuer notre empreinte carbone liée au transport. C’est donc dire, acheter de l’économie locale et encourager les entrepreneurs d’ici. C’est une façon également de ne pas perdre le savoir-faire lié à l’industrie du vêtement. En encourageant des fabricants locaux, nous profitons également de normes environnementales et sociales plus strictes.

Il ne faut surtout pas oublier qu’il y a toujours une alternative à l’achat de vêtements neufs. Avec toutes les friperies, les sites de revente en ligne et les activités où l’on peut troquer nos vêtements, toutes les solutions sont à notre disposition pour de acheter seconde main. C’est mieux d’acheter des vêtements qui existent déjà, plutôt que d’en produire toujours plus. L’argument financier n’est pas à négliger non plus, puisque les vêtements de seconde main sont très abordables.

De plus, à la fin du cycle d’usage de nos vêtements, n’oubliez pas de les recycler au lieu de les envoyer vers les sites d’enfouissement. Plusieurs organismes s’autofinancent en opérant des friperies. Encourageons-les! Ils sont un bel exemple d’économie circulaire.

Et comme dans tous les domaines liés à la consommation, l’idéal sera toujours de réduire à la source.

Sarah Saint-Cyr Lanoie
Conseillère municipale, district 5, Ville de Drummondville